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Département Histoire de l'université Paris 8

1 juin 2006

Supplique à Monsieur le président de la République pour le transfert au Panthéon de Marc Bloch

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N'est-il pas temps pour la République de célébrer
comme il le mérite la mémoire de ce fils qui lui fait honneur ?



Supplique

à Monsieur le président de la République

pour le transfert au Panthéon

de Marc Bloch



bloch5LA MÉMOIRE du grand historien et du grand résistant que fut Marc Bloch (1886-1944) continue aujourd'hui à marquer notre réflexion et notre amour pour la France. Par son enseignement, par ses écrits, par le renouveau de l'histoire et le rayonnement qu'il a donné à cette discipline dans le monde entier, comme par ses actes et sa mort héroïques, celui qui reste aujourd'hui comme un modèle de citoyen, de soldat, d'intellectuel et de héros mérite de la France une reconnaissance particulière et une place choisie au Panthéon des gloires nationales.

Un héros, Marc Bloch le fut, à plusieurs reprises et pour ainsi dire naturellement. Le fondateur des Annales, avec Lucien Febvre, l'auteur de la Société féodale et des Rois thaumaturges, ainsi que des Caractères originaux de l'histoire rurale française, n'a jamais voulu se contenter d'une vie savante et retirée du monde. Il aimait ce propos de son maître, l'historien belge Henri Pirenne : «Si j'étais2226068732.08.lzzzzzzz1 antiquaire, je n'aurais d'yeux que pour les vieilles choses. Mais je suis un historien, c'est pourquoi j'aime la vie.»
Marc Bloch aimait tellement la vie que son engagement d'historien, il le plaça toujours au service de sa patrie. Sa méthode même consistait à partir du temps présent pour mieux appréhender le passé. Il suivait en cela les conseils du grand Michelet qui disait : «Pour connaître le présent il faut d'abord s'en détourner.» S'en détourner, cela voulait dire pour Bloch agir dans le siècle.


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Dès la première guerre mondiale, au 72e régiment d'infanterie, Marc Bloch se comporta en brave. Il obtint la Légion d'honneur à titre militaire, la Croix de guerre et quatre citations, soit une par an entre 1915 et 1918 ; il en obtiendra une autre en 1940. Ses états de service soulignent son «mépris du danger», sa «crânerie et [sa] froide résolution». Mais Marc Bloch a toujours voulu rester modeste : «Mes services de guerre 1914-1918 sont normaux.» Il avait le sens du simple devoir accompli ou, pour reprendre une expression de son supérieur, il exprimait un «humble héroïsme» qui est celui des meilleurs patriotes.

À aucun moment, alors que tant d'autres ont pu s'interroger sur le sens de ce combat furieux et sans fin, il n'a cessé de croire en son pays. En 1918, il ne se cachait pas d'avoir ressenti l'allégresse de la victoire. Car cet intellectuel n'a jamais été tenté par les sirènes pacifistes, même au plus fort des privations et des terribles corps à corps à la baïonnette, qui laissèrent tant de ses camarades sur le bord du fossé. Partageant avec eux ce que Jules Isaac appelait une «communauté de souffrances», pour lui, l'individu ne comptait pas devant le groupe et la nation. Qu'importe qu'un seul souffre, pensait-il, quand c'est le sort de la communauté nationale tout entière qui est en jeu. «Vous m'avez appris à mettre certaines choses au-dessus de la vie même», écrivait-il en 1915 à ses parents.

Il parlait là de la patrie, car il savait qu'il ne pouvait y avoir de démocratie sans communauté nationale. Élevé avec rigueur, il avait en son pays une foi dont notre époque mesure mal aujourd'hui la résonance.

Dans la lettre d'adieu qu'il avait rédigée en 1941, anticipant sur une possible capture, il déclarait : «Attaché à ma patrie par une tradition familiale déjà longue, nourri de son héritage spirituel et de son histoire, incapable en vérité d'en concevoir une autre où je puisse respirer à l'aise, je l'ai beaucoup aimé et servie de toutes mes forces».

2070227049.08.lzzzzzzzMonsieur le président de la République, ce n'est pas seulement parce que Marc Bloch est certainement l'un des plus grands historiens français, celui dont le nom contribue, plus de soixante ans après sa mort, à assurer encore à l'étranger le renom de la recherche française, qu'il a sa place au Panthéon. Mais c'est parce que sa vie même de citoyen est exemplaire, une vie au service de la nation. Lorsqu'en 1940, après s'être trouvé confronté au «plus atroce effondrement de notre histoire», comme il l'écrira dans L'Etrange Défaite, cette analyse de l'effondrement de la France, écrite sur le vif avec une étonnante lucidité, Marc Bloch n'aura qu'une idée : résister.

Alors qu'il aurait pu gagner les Etats-Unis, il préféra rester en France après la débâcle et malgré le statut des juifs. Sa réputation internationale lui permit d'être «relevé de déchéance» en ce qui concerne son métier d'enseignant. Cela ne l'empêcha pas d'entrer en clandestinité, suivi par ses trois fils.

La résistance, qu'il effectua notamment sous le pseudonyme de Narbonne, constitue chez ce patriote le prolongement logique de sa vie passée. Le 29 décembre 1943, il affirmait sa détermination dans le combat et la Libération: «Tous ceux qui l'auront méritée ne verront pas la grande récompense. Elle n'en sera pas moins celle qu'ils ont souhaitée et préparée.» Appartenant au mouvement Franc-Tireur, il sera arrêté le 8 mars 1944, torturé et abattu dans un champ le 16 juin 1944.

Monsieur le président de la République, indéniablement, Marc Bloch laisse derrière lui l'image d'un patriote fervent, d'un républicain convaincu, mais avant tout d'un grand Français. Communiant avec le passé de son pays, il était pour ainsi dire en osmose avec lui. On connaît sa célèbre définition : «Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France: ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. Peu importe l'orientation de leurs préférences. Leur imperméabilité aux plus beaux jaillissements de l'enthousiasme collectif suffit à les condamner» (L'Etrange Défaite, p. 646).

Il avait compris la spécificité de la nation française, fondée sur l'histoire, la culture et la langue, et non sur2070325695.08.lzzzzzzz quelque caractéristique raciale ou religieuse. Ce républicain était, par sa famille, de confession juive. Il ne s'en était jamais soucié jusqu'à ce que la législation antisémite de Vichy ne le lui rappelle. Il ne cessera d'affirmer que les «juifs sont des Français comme les autres». Il se défiait des réactions communautaristes : «Evitons de donner des armes à ceux qui voudraient nous cantonner dans n'importe quel ghetto» (Lettre du 2 avril 1941 à Jean Ullmo). En républicain scrupuleux, il refusait de se définir comme un Français «d'origine juive». «Je suis juif, disait-il, sinon par la religion, que je ne pratique point, non plus que nulle autre, du moins par la naissance. Je n'en tire ni orgueil ni honte, étant, je l'espère, assez bon historien pour n'ignorer point que les prédispositions raciales sont un mythe». Et il ajoutait avec finesse : «Je ne revendique jamais mon origine que dans un cas : en face d'un antisémite» (L'Etrange Défaite, p. 524).

Celui qui tombera en martyr sous les balles allemandes, après avoir été torturé, avait cru toute sa vie que la ligne de partage entre les hommes restait celle de la nationalité. Le fondement de son identité, comme de son engagement d'historien, était l'amour dans la France.

Monsieur le président de la République, n'est-il pas temps pour cette dernière de célébrer comme il le mérite la mémoire de ce fils qui lui fait honneur ?

* * *


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Marc Bloch en uniforme, décoré de la Croix de guerre


Maurice Agulhon, professeur honoraire au Collège de France
Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales
Jean-Pierre Azema, professeur des universités
Annette Becker, professeur à l'université Paris X
André Burguière, directeur d'études à l'EHESS
Max Gallo, écrivain
Bronislaw Geremek, historien, membre du Parlement européen
Jacques Le Goff, ancien président de l'Ecole des hautes études en sciences sociales
Ran Halevi, directeur de recherches au CNRS (Centre Raymond-Aron)
Pierre Nora, de l'Académie française
Mona Ozouf, directeur de recherches au CNRS (Centre Raymond-Aron)
René Rémond, de l'Académie française
Eric Roussel, historien
Jean-Claude Schmitt, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales
Dominique Schnapper, membre du Conseil constitutionnel
Pierre Toubert, professeur honoraire au Collège de France, membre de l'Institut
Michel Winock, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris.

1er juin 2006, (rubrique Figaro Littéraire)



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Saint-Didier de Formans (Ain)
Monument aux Morts dit Monument aux Morts des Martyrs de la Résistance
(le nom de Marc Bloch figure sur la partie gauche)




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bureau de Marc Bloch. 59, allée de la Robertsau à Strasbourg

 

- photos de Marc Bloc : site de l'association Marc Bloch

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L'Histoire, la Guerre, la Résistance
de Marc Bloch, Annette Becker (préface), Etienne Bloch (préface) Gallimard, "Quarto", 2006.


 

- le fonds Marc Bloch aux Archives nationales : AB XIX 3796-3852, AB XIX 4270-4275

- l'édition en ligne de L'étrange défaite. Témoignage écrit en 1940 (publié en 1946)


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L'étrange défaite, édition 1946



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31 mai 2006

Gabriel Martinez-Gros (Ibn Khaldûn)

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Ibn Khaldûn et les sept vies de l'Islam




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Gabriel MARTINEZ-GROS
Ibn Khaldûn et les sept vies de l'Islam 
Sindbad                 
La Bibliothèque arabe
juin 2006 / 14 x 22,5 / 368 pages
ISBN 2-7427-6114-4 / AS3492
prix indicatif : 25,00 €                

disponible en librairie le 01/06/2006


Pour Ibn Khaldûn, l'État est un processus contradictoire, construit par une violence organisée, que son fonctionnement l'amène cependant à affaiblir, puis anéantir. C'est dans le monde "bédouin", où la violence des groupes est rendue nécessaire par le souci de se défendre et de survivre, que l'État va puiser la force nécessaire à son existence et à son maintien. Cette force fond au bout d'un certain temps au feu de la pacification étatique, et doit être renouvelée.
Il existe donc une relation intime et délétère entre l'État et la tribu. L'une nourrit l'autre, et s'y engloutit. Ce mécanisme simple admet une infinité de variantes et de nuances que Gabriel Martinez-Gros étudie à la fois dans l'Introduction (Muqaddima) et dans l'Histoire universelle d'Ibn Khaldûn. Il s'interroge ensuite sur les conditions de pertinence de la théorie, de fait bien adaptée à une histoire impériale dont on peut repérer la mise en place en Orient dès le premier millénaire avant notre ère, mais que les royaumes hellénistiques ou l'Empire romain illustrent aussi. En revanche, l'histoire de l'Occident médiéval et de l'Ancien Régime ne correspond guère à ce schéma, et encore moins l'histoire des nations modernes. Mais une forme d'épuisement du progrès économique, la mise en cause des nations, le malaise des démocraties pourraient rendre actualité, dans nos propres sociétés, à la théorie d'Ibn Khaldûn.


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Ibn Khaldûn (1332 à Tunis - 1406 au Caire)
(portrait n'ayant aucune réalité historique)

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Gabriel Martinez-Gros
- bio-biblio
- biblio (Casa de Velazquez)

Gabriel Martinez-Gros, né en 1950, agrégé d'Histoire, ancien pensionnaire de la Casa de Velazquez (Madrid, 1982-1985), professeur d'histoire du Moyen Âge à l'université Paris VIII-Saint-Denis, a déjà publié : L'idéologie omeyyade - la construction de la légitimité de califat de Cordoue, Xe-XIe siècles (Bibliothèque de la Casa de Velazquez, 1992),  Identité andalouse (Sindbad/Actes Sud, 1997), Pays d'Islam et monde latin, Xe-XIIe (co-dir., Atlande, 2000),  L'islam en dissidence (avec Lucette Valensi, Seuil, 2004) ; et a traduit : Ce que la culture doit aux Arabes d'Espagne, de Juan Vernet (Sindbad, 1985 ; et Actes Sud, 2000), et De l'amour et des amants [Le Collier de la colombe] d'Ibn Hazm (Sinbdad, 1992).

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21 mai 2006

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30 mai 2006

Joël Cornette (Histoire de la Bretagne et des Bretons)

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Histoire de la Bretagne et des Bretons



cornettejHistoire de la Bretagne et des Bretons. Tome 1 : Des âges obscurs au règne de Louis XIV ; tome 2 : Des Lumières au XXIe siècle, Seuil, 2005.

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Louis XII et Anne de Bretagne en 1498
(soit un an avant leur mariage)


Présentation de l'éditeur
Devenue française en 1532, la Bretagne n'a jamais cessé d'être elle-même. Son identité s'impose, par-delà les lieux communs, de la "Celtie" idéalisée des druides et des chevaliers du Graal, jusqu'à Bécassine. Dans ce livre-somme, Joël Cornette, Breton et historien, retrace l'aventure mouvementée d'un territoire singulier, depuis ses plus lointaines origines jusqu'à l'aube du XXIe siècle. Voici la Bretagne restituée, "en majesté" : des menhirs de Carnac à la fin du dernier millénaire, en passant par les effervescences de 1789 ; de l'ère viking à la "révolution verte" de l'agriculture ; de la grande à la petite histoire, avec la foule des Bretons anonymes mais aussi les personnages illustres, les ruptures fondatrices comme les révolutions silencieuses, vécues au quotidien. Ce livre ne s'inscrit pas dans la lignée du nationalisme régional ; il ne réduit pas non plus l'histoire de l'Armorique à un simple sous-ensemble de la "nation France". A l'heure d'une Europe ouverte et plurielle, cette province si ancienne, passionnément bretonne et éminemment française, offre le modèle politique inédit d'une alliance apaisée entre région, nation et continent.

Biographie de l'auteur
Né à Brest, Joël Cornette est un ancien élève de l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé d'histoire, professeur à l'université Paris VIII Vincennes-Saint-Denis. Il est l'auteur, notamment, du Roi de guerre, Essai sur la souveraineté dans la France du Grand Siècle (Payot, 1993, rééd. 2000) et a dirigé dans L'Histoire de la France politique le volume La Monarchie entre Renaissance et Révolution (Seuil, 2000).


- compte-rendu par Thierry Sarmant, archiviste-paléographe, docteur de l'université de Paris-I-Sorbonne, conservateur en chef du patrimoine au Service historique de l'armée de Terre (nov. 2005)

senat* l'ouvrage de Joël Cornette est sélectionné parmi les trois finalistes pour le Prix du Sénat du livre d'Histoire qui sera décerné le 10 juin 2006 (les deux autres étant les livres de Jocelyne Dakhlia et de Mona Ozouf).


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Assises du Parlement de Bretagne
(cf. site des archives départementales
de Loire-Atlantique)




Anne de Bretagne (1477-1514),
mariée à deux rois de France


 

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Histoire de la Bretagne et des Bretons.
Tome 1 : Des âges obscurs au règne de Louis XIV ;
tome 2 : Des Lumières au XXIe siècle
,

Seuil, 2005.



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30 mai 2006

Daniel Lefeuvre (Chère Algérie)

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Chère Algérie. La France et sa colonie,

1930-1962



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L'Algérie vivra française



- Chère Algérie. La France et sa colonie, 1930-1962, Flammarion, 2005.

Présentation de l'éditeur2082105016.01.lzzzzzzz4
Plus de deux cent mille morts, côté algérien, près de trente mille morts, côté français : telle fut l'issue sanglante de la guerre d'Algérie. Cette guerre meurtrière, qui a longtemps tu son nom, fut aussi extrêmement coûteuse : elle a représenté 20 % du budget de l'Etat pour la seule année 1959. Fallait-il que les enjeux soient considérables pour que la France manifeste, si longtemps, un tel attachement ! Or ce livre démontre qu'il n'en fut rien, mettant à mal, au passage, bien des idées reçues : dès le début des années trente, l'Algérie connaît une crise qui ira s'aggravant jusqu'à son indépendance, et représente un fardeau toujours plus lourd pour la métropole. Les ressources sont insuffisantes pour nourrir une population qui croît très vite, car l'Algérie n'est pas ce pays richement doté par la nature qu'on s'est longtemps plu à imaginer ; la misère s'étend, les Algériens sont, très tôt, contraints de s'expatrier pour nourrir leurs familles - et non parce que la France fait appel à eux pour se reconstruire après 1945. Cette crise, aucune mesure n'a pu la juguler, ni les tentatives pour industrialiser la colonie avant la guerre, ni le plan de Constantine décidé en 1958. Quant à la découverte des hydrocarbures du Sahara, elle fut loin de représenter la manne qui aurait avivé la cupidité de la puissance coloniale... Analysant les relations complexes et changeantes entre les acteurs de la colonisation - État, organismes patronaux, entreprises, citoyens -, Daniel Lefeuvre propose une histoire nuancée et critique de ce pan tragique de notre passé colonial, au risque de heurter les partisans de la commémoration nostalgique comme les tenants d'une "repentance" mal entendue.
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Biographie de l'auteur
Daniel Lefeuvre est professeur à l'université Paris-VIII Saint-Denis, et l'un des grands spécialistes de l'Algérie française. Il a notamment édité les
Lettres d'Algérie d'André Ségura (Nicolas Philippe, 2004) et collaboré à La Guerre d'Algérie, 1954-2004, la fin de l'amnésie (Laffont,2004).





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29 mai 2006

Histoire ancienne

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Histoire ancienne


par les enseignants d'Histoire ancienne à Paris VIII



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Sargon l'Ancien, roi d'Akkad

(2334-2279 av.)
































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temple d'Héra (Junon) à Agrigente (Sicile)























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fresque romaine de la Villa Casale (Piazza Armerina, Sicile)




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29 mai 2006

Histoire médiévale

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abbaye du Thoronet (Var)




Histoire médiévale


par les enseignants d'Histoire médiévale à Paris VIII































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Psautier de Limoges
, BNF
manuscrit latin 1118 - fol107v(a)




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29 mai 2006

Histoire moderne

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François d'Alençon, duc d'Anjou (frère d'Henri III)




Histoire moderne


par les enseignants d'Histoire moderne à Paris VIII


- au sujet du tableau ci-dessus : l'identité du personnage n'est pas certaine ; il s'agit soit de Henri, avant son avènement sous le nom d'Henri III, soit de son frère cadet, le duc d'Alençon. Le nom du peintre est également l'objet d'un doute : Jean Decourt ou bien François Clouet. Le tableau est conservé à Chantilly au musée Condé. voir notice de la base "Joconde" du ministère de la Culture.



































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galerie des glaces, Versailles






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29 mai 2006

Histoire contemporaine

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1914-1918, soldat tué dans son tank (
char anglais Mark IV)




Histoire contemporaine


par les enseignants d'Histoire contemporaine

à Paris VIII

































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l'Hôtel de Ville pendant le siège de Paris et sous la Commune (1971)







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29 mai 2006

Références historiographiques

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bibliothèque de la Sorbonne

 

Références historiographiques

 

(page en construction)

 

- Historiographie, écriture de l'histoire : bibliographie (en cours de rédaction)

- "Fabriquer de l'histoire, est l'équivalent athée d'une prière", interview de Paul Veyne (2005)







L'historiographie désigne, soit l'ensemble du traitement d'une question (on dit par exemple : l'historiographie de la Saint-Barthélémy), soit la production historienne d'une manière générale (par exemple : l'historiographie française).

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Charles-Olivier Carbonnell,
(université de Montpellier)
L'historiographie, 7e éd., Puf, "Que sais-je ?", 2002

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La bannière de ce blog :

quelques figures d'historiens


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Thucydide

 

 

(460-396 ? av.)

"celui qu'on est tenté d'appeler, en dépit d'Hérodote, le premier véritable historien grec" (Jean-Pierre Vernant)

- Histoire de la guerre du Péloponnèse, Garnier-Flammarion, 1993.

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Souci du vrai dans l'établissement des faits, exigence de clarté dans l'énoncé des changements qui se produisent au cours de la vie des cités (guerres et révolutions politiques), connaissance assez précise de la "nature humaine" pour repérer dans la trame des événements l'ordre qui donne sur eux prise à l'intelligence, - tous ces traits sont associés, chez celui qu'on est tenté d'appeler, en dépit d'Hérodote, le premier véritable historien grec, à un refus hautain du merveilleux, to muthôdes, considéré comme un ornement propre au discours oral et à son caractère circonstanciel mais qui se trouverait déplacé dans un texte écrit dont l'apport doit constituer un acquis permanent : «À l'audition l'absence de merveilleux dans les faits rapportés paraîtra sans doute en diminuer le charme  mais si l'on veut voir clair dans les événements passés et dans ceux qui, à l'avenir, en vertu du caractère humain qui est le leur, présenteront des similitudes ou des analogies, qu'alors on les juge utiles et cela suffira : ils constituent un trésor pour toujours (ktêma es aiei) plutôt qu'une production d'apparat pour un auditoire du moment» (Thucydide, II, 22, 4). La critique que trois siècles plus tard Polybe dirige contre Phylarque, accusé de vouloir provoquer la pitié et l'émoi du lecteur en étalant sous ses yeux des scènes de terreur (ta deina), fournit le meilleur commentaire au texte de Thucydide : «L'historien ne doit pas faire servir l'histoire à produire l'émotion des lecteurs par le fantastique, (…) mais présenter les actions et les paroles entièrement selon la vérité, même si d'aventure 2707146897.08.lzzzzzzzelles sont fort ordinaires». Car le but de l'histoire ne consiste pas à «émouvoir et charmer pour un moment les auditeurs» mais à «instruire et convaincre pour tout le temps les personnes studieuses avec des actes et des discours vrais» (Polybe, II, 56, 7-12).

Jean-Pierre Vernant, Mythe et société en Grèce ancienne,
Maspéro, 1974, p. 200-201.

 

 

 

 

 


 

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(59 av.-17 ap.)

- Histoire romaine

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(45-122 ?)

 

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(1333-1410)

 

 

Prologue des Chroniques (1370-1400)

Afin que les grans merveilles et li biau fait d'armes qui sont avenu par les grans guerres de France et d'Engleterre et des royaumes voisins, dont le roy et leurs consaulz [conseillers] sont cause, soient notablement [dûment] registré et ou temps present et a venir veü et cogneü, je me voel ensonniier de [me charger de] l'ordonner et mettre en prose selonch le vraie information que j'ay eü des vaillans hommes, chevaliers et escuiers, qui les ont aidié a acroistre, et ossi de aucuns rois d'armes et leurs mareschaus, qui par droit sont et doivent estre juste inquisiteur et raporteur de tels besongnes.

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(1447-1511)

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(1632-1707)

 

Jean Mabillon, né en Champagne, en 1632, bénédictin. C’est lui qui, étant chargé de montrer le trésor de Saint-Denis, demanda à quitter cet emploi, parce qu’il n’aimait pas à mêler la fable avec la vérité. Il a fait de profondes recherches. Colbert l’employa à rechercher les anciens titres.

 

 

 

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Voltairevoltaire

 

(1694-1778)

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Guizotguizot

(1787-1874)

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Micheletmichelet

(1798-1874)

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Historien français professeur au Collège de France, Jules Michelet fut un grand libéral mais aussi un farouche adversaire du gouvernement (il fut destitué de sa chaire en 1851).
Il est l'auteur d'une Histoire de la Révolution française (1847-1853) et d'une Histoire de France en 1833 et en 1855.








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- quelques extraits de l'oeuvre de Jules Michelet

-

 


 

Gabriel Monodmonoddet

(1844-1912)

fondateur de la Revue Historique (1876)

 

 

 

 

 

- note sur l'école méthodique : site gallica.bnf

- sommaires de la Revue Historique depuis 1901, sur le site italien de l'istituto internazionale di storia economica "f. datini"

- sommaires d'anciens numéros de la Revue Historique sur un site allemand par Stuart JENKS

- la Revue Historique, aujourd'hui (dirigée par la médiéviste Claude Gauvard et le contemporanéiste Jean-François Sirinelli)


 

Marc Blochbloch3

(1886-1944)

notice biographique du fonds Marc Bloch aux Archives nationales

Né en 1886, Marc Bloch était le fils de Gustave Bloch, professeur d’histoire romaine à la Sorbonne. Agrégé d’histoire lui-même, il compléta ses études à Leipzig et à Berlin (1908-1909). Mobilisé comme agent d’infanterie, il fut, à l’issue de la Grande Guerre, capitaine d’état-major, titulaire de quatre citations et chevalier de la Légion d’honneur. A la faculté de Strasbourg, il fut chargé de cours d’histoire médiévale de 1919 à 1936. En 1929, il fonda avec Lucien Febvre (historien et professeur au Collège de France) Les Annales d’histoire économique et sociale et se trouva bientôt nommé professeur d’histoire économique à la Sorbonne. Marqué par l’abandon de Munich, il demanda à servir lorsqu’éclata la guerre en 1939. Il entra dans la Résistance en 1942 et devint délégué du Mouvement Franc-Tireur au directoire régional des Mouvements unis de la Résistance. Mais, au printemps 1944, il fut arrêté et emprisonné au fort Montluc. Après le débarquement allié, il fut fusillé par les Allemands. Marc Bloch est l’auteur de nombreux ouvrages dont Les Rois thaumaturges, 1924, Les Caractères originaux de l’histoire rurale française, 1931, La Société féodale, 1939-1940. Dans son ouvrage posthume intitulé Apologie pour l’histoire (1952) est exposée sa conception de l’histoire.             

                                                                               

 

- notice biographique

- Marc Bloch au Panthéon ? une demande de 17 historiens

 

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Lucien Febvreautor_858_a

(1878-1956)

 

 

Notice biographique du fonds Lucien Febvre aux Archives nationales (591 AP)

Auteur d’une thèse sur Philippe II et la Franche-Comté (1911), fondateur avec Marc Bloch des Annales d’histoire économique et sociale (1929), Lucien Febvre (1878-1956) fut professeur au Collège de France (1933). Influencé par Paul Vidal de la Blache, il publia La Terre et l’évolution humaine (avec M. Bataillon, 226606911x.08.lzzzzzzz1922) où il montra les liens existants entre l’histoire et la géographie. Il écrivit ensuite Un destin, Martin Luther (1928), Le Problème de l’incroyance au XVIe siècle, la Religion de Rabelais (1942), L’Apparition du livre (avec Henri-Jean Martin, 1957), Au cœur religieux du XVIe siècle (1957). Sa conception de l’histoire, comprise comme une synthèse des éléments politiques, économiques, sociaux, religieux, culturels et mentaux, est exposée dans ses Combats pour l’histoire (1953). Président du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, délégué de la France à la Conférence générale de l’Unesco successivement à Paris, Mexico et Beyrouth, président de la 6e section de l’Ecole pratique des hautes études, Lucien Febvre dirigea aussi L’Encyclopédie française créée avec A. de Monzie (1935).                                                                                          

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Fernand Braudel

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(1902-1985)

notice biographique (corrigée) du site de l'Académie française :

Né à Luméville-en-Ornois (Meuse), le 24 août 1902.
Agrégé d'histoire (1923). Professeur d'histoire aux lycées de Constantine et d'Alger (1924-1932). Professeur aux lycées Pasteur, Condorcet et Henri IV, à Paris (1932-1935). Membre d'une mission française d'enseignement au Brésil, à Sao Paulo (1935-1937). Directeur d'études à l'École pratique des Hautes études (section de philologie et d'histoire) (1937). Mobilisé en 1938, prisonnier en Allemagne en 1940-1945. Directeur de la revue Les Annales (1946-1968). Docteur ès lettres en 1947. Professeur titulaire de la chaire d'histoire de la civilisation moderne au Collège de France (1949-1972). Directeur d'études de la VIe section (Sciences économiques et sociales de l'École pratique des Hautes études (1956-1972). Fondateur de l'Association internationale d'histoire économique et administrateur de la Maison des Sciences de l'homme en 1962. Professeur honoraire au Collège de France en 1972. Correspondant de nombreuses académies étrangères, notamment celles de Budapest, Munich, Madrid, Belgrade. Docteur honoris causa de plusieurs Universités, notamment Oxford, Bruxelles, Madrid, Varsovie, Cambridge, Yale, Genève, Padoue, Leyde, Montréal, Cologne, Chicago.
Élu à l'Académie française, le 14 juin 1984 au fauteuil de André Chamson (15e) et reçu le 30 mai 1985 par Maurice Druon. Mort le 27 novembre 1985.

 

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- notice biographique du site du Collège de France

- note bio-bibliographique sur le site de la revue EspacesTemps

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- "Fernand Braudel et la Grammaire des civilisations (1963)"










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Georges Dubyduby_p

(1919-1996)

- notice : "Georges Duby, historien esthète du Moyen Âge", par Daniel Bermond (journaliste littéraire)

- interview de Georges Duby par François Ewald pour le Magazine littéraire, n° 248, décembre 1987.

 

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(né en 1936)

Alain Corbin, historien, a été professeur à l’université de Tours de 1969 à 1987 et doyen de la faculté des Sciences de l’homme de 1977 à 1980. Il est depuis 1987 professeur à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, spécialiste de l’histoire de la France au XIXe siècle.

 

 

- interviewé par Estrellita Wassermann (Université de Tokyo) en 1998
- compte-rendu du livre d'entretiens avec Gilles Heuré (Alain Corbin, historien du sensible) par Sébastien Laurent

- Alain Corbin, historien du sensible, entretiens avec Gilles Heuré (La Découverte, 2000).

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- fiche de lecture sur Les cloches de la terre (par un étudiant de Paris X-Nanterre)

- note de lecture du livre Le monde retrouvé de Louis-François Pinagot

- Alain Corbin : "il faut restaurer la chronologie" - "j'ai interrogé beaucoup de professeurs qui m'ont affirmé que les étudiants de première année d'histoire sont, pour la plupart, incapables d'énumérer les régimes français du XIXe, et s'ils y placent Napoléon, beaucoup ne savent pas le situer exactement. Ils constituent pourtant les nouvelles générations de professeurs qui vont entrer dans l'Education nationale."


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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28 mai 2006

Historiographie, écriture de l'histoire

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Historiographie, écriture de l'histoire




Historiographie, écriture de l'histoire




bibliographie

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- une recension bibliographique, par thèmes : "Histoire de l'histoire et tendances récentes de l'historiographie", due à Olivier LE GUILLOU, Laboratoire de sciences sociales, ENS.

- une bibliographie et un programme d'UE sur l'historiographie, par Marc RENNEVILLE (Paris VIII) (site personnel)

- une bibliographie pour un séminaire sur l'historiographie, établie par David COLON, agrégé d'Histoire et Prag à Nanterre Paris X (site personnel).



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- Marc BLOCH, Apologie pour l'histoire, ou métier d'historien (1941) - en ligne.

    * sur Marc Bloch, le site de l'Association Marc Bloch

 

- Olivier DUMOULIN, Marc Bloch, Presses de Science Po, 2000.

    * compte-rendu d'une conférence de Olivier Dumoulin sur le rôle social de l'historien (2001)


- François DOSSE, L'Histoire, éd. Armand Colin, coll. "Cursus", 2000.2200251270

    * sur François Dosse: son site bio-biblio






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- Guy BOURDÉ, Hervé MARTIN, Les écoles historiques, Seuil, 1983.





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- Jean-Maurice BIZIÈRE et Pierre VAYSSIÈRE, Histoire et historiens : Antiquité, Moyen Âge, France moderne et contemporaine, Hachette, "carré histoire", 1995.





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- Paul VEYNE, Comment on écrit l'histoire - suivi de : Foucault révolutionne l'histoire (1971), rééd. Seuil, 1996.


- interview de Paul Veyne (Décembre 2005) : "Fabriquer de l'histoire est l'équivalent athée d'une prière" (décembre 2005)


commentaire : Paru au début des années soixante-dix, à contre-courant de la mode quantitativiste de l'époque, cet essai de Paul Veyne ressemble à une machine de guerre. Son titre marque le renouveau de la réflexion sur l'histoire comme mode d'écriture et inaugure la période du "retour au récit". Longtemps incompris, de lecture difficile mais ô combien stimulante, ce petit livre rejette toute ambition globalisante pour la discipline historique. Selon l'auteur, spécialiste d'histoire antique, l'histoire appartient au monde du hasard et du désordre, et toutes les continuités établies a posteriori par m_foucaultles historiens ne sont que reconstitutions fallacieuses. Il n'y a donc pas d'Histoire, mais seulement "des histoires de…". Enfin, le petit essai additif consacré à son ami Michel Foucault a pour but de montrer aux historiens, le plus souvent rétifs à l'œuvre du philosophe, la fécondité de la méthode généalogique foucaldienne pour l'histoire. Précurseur, ce pamphlet a le mérite d'être convaincant. Hervé MAZUREL (doctorant Paris I )

commentaire : Il n'y a qu'à lire le commentaire qu'a fait Michel de Certeau dans la revue les Annales de cet ouvrage pour le moins acide lors de sa parution au tout début des annés 1970: l'impérieuse nécessité d'objectivité mystifie l'historien devant son propre ouvrage s'il n'accepte pas en même temps d'assumer le désir qu'il y porte. C'est la thèse principale que Veyne développe, qui aurait gagné à une diffusion plus saine si l'auteur avait soustrait de son projet les trop nombreuses affirmations péremptoires selon lesquelles l'histoire n'est pas une science, et qu'il est et sera toujours vain de lui attribuer quelque fondement scientifique. Jugements que déplore bien entendu l'homme-orchestre Michel de Certeau même s'il loue finalement la démarche libératoire permise par l'ouvrage dansde_certeau son ensemble : à tant de contraintes "académiques", l'historien doit pouvoir opposer l'ultime plaisir résidant dans la gravité que suppose une restitution d'espaces-temps par le truchement de l'écriture. D'une lecture parfois déconcertante mais dans le fond profondément jubilatoire, à n'importe quelle étape du métier, le livre d'épistémologie que propose Paul Veyne est en cela un classique. Reste que le rapport à la vérité historique a parfois été sacrifié sur l'autel du texte-fiction, aspect que ne manqueront pas d'éclaicir Michel de Certeau (1975) et Paul Ricoeur (1983). Encore eut-il fallu que l'ouvrage de Veyne ait vu le jour au préalable ! Rémi BOUCAY (étudiant en histoire médiévale à Pau)


- Gérard NOIRIEL : Ma critique (...) vise seulement les historiens qui utilisent la philosophie dans les luttesnoiriel de concurrence qui les opposent à d'autres historiens. Au cours des années 1950 et 1960, les porte-parole de l'histoire quantitative ne sont touréns vers le marxisme pour affirmer que l'histoire était une véritable "science", capable de dégager les lois, ou tout au moins les constantes de l'évolution humaine. À partir des années 1970, leurs concurrents se sont appuyés sur la philosophie herméneutique, pour diffuser l'idée que l'histoire n'était pas une science, mais une forme particulière de récit, un roman vrai" (Paul Veyne). Ce clivage en a engendré d'autres, plus circonscrits. par exemple, les historiens qui prétendaient que toute réalité est sociale ont été critiqués par ceux qui défendaient l'idée que tout est langage. À chaque fois, la philosophie a été convoquée pour arbitrer ces polémiques. Dans les années 1950-1960, c'est Karl Marx qui était à la mode. Aujourd'hui, c'est Paul Ricoeur (en France) et Jacques Derrida (aux États-Unis).

Dans ce livre, je commence par rappeler que les philosophes ne sont jamais parvenus à se mettre d'accord sur les critères permettant de définir les différentes formes de savoir. Ils n'ont jamais réussi à s'entendre sur ce qu'est la vérité, l'objectivité, la science, etc. Dans ces conditions, on ne peut par affirmer que la philosophie aurait "démontré" quoi que ce soit sur la nature du savoir historique. Et en tant qu'historiens, nous n'avons pas les compétences permettant de trancher ce genre de polémiques. C'est pourquoi j'affirme dans ce livre que nous devons cesser désormais de nous retrancher derrière les autorités philosophiques pour arbitrer nos propres querelles.

(...) Ce raisonnement m'a conduit à délaisser les réflexions sur l'écriture de l'histoire ou sur l'objet de l'histoire, pour me concentrer sur l'analyse des activités qui entrent dans l'exercice du "métier d'historien". J'ai pu ainsi isoler trois types de tâches, qui correspondent à trois types de compétences : la production des connaissances (activités de savoir), leur diffusion dans la société (activités de mémoire), la gestion des problèmes qui engagent la profession : jurys de thèse, commissions de recrutement, réunions administratives, etc. (activités de pouvoir). (Sur la "crise" de l'histoire, éd. Folio, 2005, p. 10-12)


- Gérard NOIRIEL2011450721.01.lzzzzzzz2070306712.01.lzzzzzzz

- Sur la "crise" de l'histoire, Folio, 2005.

- Qu'est-ce que l'histoire contemporaine ? Hachette, "carré histoire", 1998.

    * sur Gérard Noiriel : page personnelle ENS



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- Christian DELACROIX, François DOSSE, Patrick GARCIA, Les courants historiques en France, XIXe-XXe siècle, Armand Colin, 2005.






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- Philippe POIRIER, Les enjeux de l'histoire culturelle, Seuil, 2004.








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